
Je voudrais être comme les chasseurs archaïques, auteurs d’art rupestre. Ce sont des chasseurs qui ignoraient l’usage de l’arc. Leur art exprime la recherche des raisons, des codes, des règles et des significations du monde où ils vivaient.
Chaque artiste a, à partir de ce qu’il est, à réfléchir et à réagir au monde qui l’entoure. Je crois qu’il relève de ma responsabilité d’artiste plasticien de produire des images nécessaires à la réflexion, à la sensation et à la provocation. Des images qui partagent le rire, la colère, la tendresse, la violence, le sexe, la beauté, la mocheté... des images-miroirs tendues à la société.
La photographie est depuis ses origines aux prises avec une dualité intrinsèque entre l’objectivité supposée et le parti pris subjectif. Mon travail se situe au sein de cet entre-deux, entre une approche documentaire et une «esthétique» de l’atmosphère et de l’étrangeté du quotidien. Une forme de narration par suspension et suggestion.